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MARI LWYD (Y fari Lwyd),
la flippante tradition de Noël galloise

Tradition

De Noël au 5 janvier

1800

Galloise

Connaissez-vous la tradition de Mari Lwyd ?

Mari Lwyd (Y fari Lwyd),
Cette tradition folklorique galloise court de Noël au 5 janvier (12 jours) et serait née dans le but de célébrer la nouvelle année. Cette fête hyper bizarre et très bruyante était répandue jusque dans les années 20 et 30. Elle a disparu presque complètement dans les années soixante, sauf dans certains villages du sud qui continue à la perpétuer et la réinvente dans le but de faire reconnaitre l’identité galloise.

Même si cette tradition reste joyeuse, le personnage principal de la Mari Lwyd est effrayant.

Le principe est simple : un groupe d’hommes se réunissent et désignent un homme pour représenter la Mari Lwyd, symbole de fatalité, de peur et de mort. Il le couvre entièrement d’un drap blanc et lui met un crane de cheval sur la tête qu’ils ornent de décorations, de rubans, de clochettes et d’étoiles. Ils se rendent ensuite dans les chaumières avoisinantes, frappent à la porte, se présentent aux habitants locaux et chantent une chanson païenne bien spécifique. Bien entendu, les habitants connaissant la tradition et entendant de loin ce joyeux bordel, s’enferment dans leurs maisons pour ne pas les laisser entrer. Ces chanteurs du dimanche mettent au défi les personnes enfermés à l’intérieur de chanter un couplet entier de cette chanson à travers la porte fermée et sans se tromper. L’échange peut durer des heures et des heures.

Voici un des couplets que nous vous avons traduit :
Wel, dyma ni’n dwad
Gyfelillion diniwad
I’ mofyn am gennad – i ganu
Nous voici, chers amis, vous demandant la permission de chanter
Rhowch glywed, wyr doethion
Pa faint ycho ddynion,
A pheth yn wych union –
yw’ch enwau?
Ecoutons, hommes sages, combien d’entre vous sont là et quels sont vos noms ?

Les habitants ouvrent ensuite leur porte au groupe et la Mari Lwyd commence à chasser les enfants et les femmes. Il met un bordel sans nom dans leurs maisons en faisant craquer bruyamment sa mâchoire et en gesticulant étrangement.
La Mari Lwyd est souvent accompagné de Punch et Judy, deux marionnettes anglaises cultes toutes aussi effrayantes, qui contribue fortement à foutre la pagaille dans les demeures galloises. Judy tient un balai dans la main et lorsqu’il entre dans la maison, il éteint les lumières et le feu de la cheminée afin que les occupants en rallument un nouveau pour la nouvelle année, un nouveau printemps, un nouvel été, un nouveau terme de fécondité et d’abondance.

Pour arrêter le processus, les gens doivent donner à boire (de l’alcool) et à manger au groupe puis la fête continue dans la maison suivante. Autant dire que quand ils arrivent à la dernière maison, ils sont raides comme des petits lus.
Ce folklore représente une des nombreuses traditions galloises ancestrales. Elle aurait été rapportée par l’anglais minier venant travailler dans les fosses galloises et chaque paroisse possède sa propre version. Il est difficile de déterminer exactement d’où elle vient et surtout de quand elle date. Dans tous les cas, les catholiques la rejettent en bloc et la jugent diabolique, certainement à cause des cornes qui orne le crane de la Mari Lwyd.

Une chose est sûre, le peu de gallois qui continue à perpétuer cette coutume prennent du plaisir à évoquer cette étrange figure monstrueuse comme un esprit de bénédiction. On dit qu’à l’époque, les femmes de la paroisse offraient volontiers les rubans en rituel pour apporter fertilité voire fécondité à la maitresse de maison. Le cheval est souvent représenté dans d’autres traditions de ce pays et il évoque également l’abondance et la richesse.
Pour les geeks, vous aurez reconnu le personnage de Eivor Varinsdottir du clan Raven présent dans le jeu et grimé comme la Mari Lwyd.
On vous laisse regarder ce que ça donne de nos jours :

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